Une paire de semaines s’étaient écoulées depuis que Nathanaël avait enfin pu élire domicile dans la base offerte par Sylvain ; ils se côtoyaient désormais quotidiennement, quand bien même ils ne se parlaient pas. L’érudit était très secret quant à ses travaux qui lui prenaient la journée entière, et l’amnésique s’en moquait éperdument, bien trop occupé à ses missions quotidiennes, qu’il effectuait désormais seul. La menace impliquée par la mort de l’humain lui paraissait être passée au-dessus de la tête, au grand dam de Daniel. Il était beaucoup trop téméraire pour s’en soucier.

Aujourd’hui, Nathanaël avait donc poussé le vice jusqu’à répondre à la demande d’un brigadier collègue de l’Aligatueur, qui cherchait à assembler une équipe pour poursuivre un criminel réputé que l’on surnommait « Galopa l’Eclair de Feu ». Outre la créativité transcendante de son nom, ce brigand s’amusait à piller les passants de la Forêt Trompeuse avant de s’enfuir à toute allure, sans laisser à qui que ce soit le temps de répliquer. Aux plus résistants il adressait des tempêtes de flammes extrêmement redoutables ; et sa vitesse le rendait quasiment impossible à attraper suite à cela. Personne ne pouvait y parvenir seul.

Aussi le brigadier chargé de cette affaire avait-il décidé d’assembler toute une équipe d’explorateurs, affirmant que la prime serait donnée à celui ou celle qui l’attraperait en premier. Plusieurs groupes étaient déjà partis à la chasse du Galopa quand Nathanaël avait fini de se préparer ; il ne restait plus que le Pandarbare et la Luxio de l’autre jour, qui étaient, comme à leur habitude, en train de se provoquer pour savoir lequel allait accomplir la mission pour, sans doute, se la faire piquer sous le nez puisqu’ils passaient plus de temps à se disputer qu’à faire ce qu’ils disaient. Une idée traversa son esprit et il décida d’exploiter à bon escient -c’est-à-dire à son profit- le fait que ces deux-là ne pouvaient pas se supporter.

Les voyant hurler, Nathanaël les aborda sans même leur dire bonjour : « Bon, les gars, on se calme, on se la ferme, vous attraperez jamais ce type si vous gueulez comme des malades, déjà.
- T’es qui, toi ?! » s’écria la Luxio, menaçante. Elle montra les crocs, comme déjà prête à bondir ; mais le Flamiaou, qui avait déjà croisé plusieurs cas d’équipes hostiles, ne parut pas intimidé une seule seconde. Devant son impassibilité, elle continua : « T’es un de ses potes, c’est ça ?! Les vermines se reproduisent vite !
- Détends-toi du cul, » grinça Nathanaël, blasé par l’attitude inutilement agressive de l’exploratrice. « Je disais ça pour vous, hein. Vous devriez y aller ou ça va vous passer sous le museau. »

Les deux se regardèrent, fronçant les sourcils, avant de s’élancer dans la même direction à travers les fourrés. Le Flamiaou les regarda s’éloigner et se mit à les suivre plus calmement, riant sous cape. J’ai juste à attendre que ces deux-là attirent ou trouvent le Galopa, et je n’aurai qu’à le cueillir moi-même pendant qu’il sera affaibli. Pas besoin de me fatiguer avec des imbéciles comme ça ! Il grimpa dans les arbres et s’amusa à bondir de branche en branche les suivant à distance en observant leurs recherches et leurs conflits ridicules sur « Qui était le meilleur ». Il ne pouvait cependant pas s’empêcher de se demander ce qui pouvait les pousser à agir ainsi l’un envers l’autre.

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Au terme d’une dizaine de minutes, les deux acolytes s’arrêtèrent et reprirent leur conflit, se remettant à s’insulter sans trouver de terme à leur idée de se crier dessus. Nathanaël les trouvait absolument ridicules, et commençait à se demander si son idée était vraiment la meilleure ; mais il savait que seul, il ne pourrait jamais parvenir à maîtriser le Galopa. Il se laissa tomber sur sa branche, s’allongeant dessus avec une patte dans le vide. A les entendre de loin, ils en auraient certainement pour très longtemps. Enfin, de toute façon, lui-même avait bien toute la journée pour sa mission, alors il pouvait bien profiter de cet arrêt pour se reposer un peu.

Il ne put pousser cette idée plus loin ; sans un bruit, quelqu’un s’était assis à ses côtés. Il leva la tête et vit une créature lycanthrope avec des pointes en métal sur le corps, une fourrure bleue, noire, et jaune. Il n’en avait jamais vue de telle. Elle lui fit sitôt le signe du pacifisme, et il sut que ce n’était pas une menace. De toute façon, s’il avait voulu l’attaquer par surprise, il en aurait eu bien le temps et Nathanaël n’aurait rien vu venir. Cependant, sa présence ici l’intriguait : « T’es venu voir le conflit ? Y a rien d’intéressant. Ils se disent toujours la même chose en boucle. » Pas de réponse. Il insista : « Tu chasses le Galopa voleur, là ? Ils savent rien, ils viennent de commencer à chercher. » La personne ne répondit pas et il comprit qu’elle ne dirait rien. Il se recoucha donc.

Ils écoutèrent la dispute pendant encore une bonne minute avant que la créature ne s’exprime, s’adressant à lui d’un ton suave, presque dans un murmure : « Je suis Zed, le Lucario Aurique.
- Nathanaël. Explorateur. Mais appelle-moi Nath’, ça ira.
- Tu as sur toi un objet spécifique… Une pierre translucide et brillante, je me trompe ? » Nathanaël plissa les yeux, étonné tant de la question que du fait qu’il savait supposément quelque chose sur lui sans le connaître. « Dans ton sac d’explorateur. Au fond. » Intrigué mais méfiant, le jeune explorateur commença à fouiller dedans, et en sortit enfin la pierre qu’il avait trouvé lors de son excursion au Mont Labeur. Il l’avait tout à fait oubliée, en réalité. « C’est une pierre aurique vide, ou gemme Z, comme certains l’appellent, car elle apporte la fin aux adversaires. Si tu y insuffles de l’énergie aurique, tu peux ainsi obtenir une source de pouvoir redoutable qui te sera propre. »

Nathanaël la regarda avec attention. Cela lui semblait être une pierre tout à fait normale, quoi que jolie à admirer. « Je pourrais t’aider à faire cela, même si tu n’as sans doute pas encore la puissance nécessaire pour manier une telle arme. » Cela semblait être très intéressant, mais il avait tout de même de très grosses réserves sur les motivations du Lucario qu’il venait seulement de rencontrer. Il était impossible de savoir ce que ce dernier voulait exactement en échange -car l’explorateur savait qu’il ne ferait pas ça gratuitement. « Ils repartent. Suivons-les, veux-tu ? » Il se mit à bondir dans les branches, et Nathanaël, après une hésitation, fit de même, pierre toujours en gueule.

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Il ne fallut pas plus de cinq minutes aux deux explorateurs en conflit pour s’arrêter de nouveau, et même commencer à se battre. Ni Nathanaël ni Zed n’intervinrent cependant, considérant l’un comme l’autre qu’il valait mieux qu’ils règlent leurs différents seuls. Le premier profita de cet instant pour relancer la conversation : « Alors, tu veux quoi ?
- Tu poursuis un Galopa, correct ? Celui-ci m’a dérobé un collier qui m’est précieux. Assure-toi de me le rendre, c’est tout ce que j’exige en retour.
- Marché conclu. Mais je veux payement en avance. » Ils échangèrent un long regard, maintenant leur duel pendant plusieurs secondes. « Je ne suis pas du genre à rompre mes promesses.
- Tu es honnête, en dépit de ta nature rebelle. » Il pivota pour se mettre cheval sur la branche et tendit la patte pour prendre la gemme vide. Même s’il la dérobait au final, Nathanaël s’en moquait quelque peu ; elle n’avait aucune valeur pour lui. Ce n’était, tout au plus, qu’un moyen supplémentaire d’avoir de la puissance, au meilleur des cas. Il était beaucoup trop obnubilé par cette idée d’être fort pour s’occuper d’éventuels prix à payer, de risques, ou encore de trahisons. La tentation était tout simplement trop grande. « Bien. Tends-moi ta patte, ferme les yeux, et concentre-toi pour libérer toute ton énergie surnaturelle. » En fait, l’idée de passer un pacte avec le diable n’était presque pas dérangeante pour Nathanaël.

Il ressentit une forme de rage insidieuse grimper en lui, montant comme un grand volcan, inondant l’ensemble de son corps pour le plonger dans un océan de lave ardente ; il devint l’esprit du feu lui-même, et sentit sa fourrure s’enflammer, embrasant son environnement et détruisant tout sur son passage. Il ne pouvait plus ouvrir les yeux, les ténèbres et la volonté de tout annihiler prenant le dessus. Il voulait se venger, mettre fin à toute cette torture, dévaster tout ce qu’il haïssait. Cela parut durer des heures quand, en réalité, une trentaine de secondes suffirent à Zed pour qu’il lui lâche la main. « Jamais je n’ai senti d’aura tant emprise par la colère… sans pour autant qu’elle soit injustifiée.
- Hein ? » fit Nathanaël en ouvrant les yeux, retirant sa patte rapidement, un peu sonné. « Qu’est-ce que…
- J’ai concentré ton aura dans cette pierre, » fit-il en la montrant. D’une couleur translucide, elle était désormais d’un rouge rubis flamboyant, et une flamme orangée luisait en son centre, cisaillée par un éclair jaune et gris. « Elle est redoutable, mais la puissance émotionnelle qui y converge risque de te submerger si tu en fais usage trop tôt. Attends d’avoir atteint ton second stade d’évolution avant de l’utiliser… Tu pourrais être gravement blessé si tu le fais avant. Par ailleurs… ce procédé a altéré ton type. Temporairement, tu seras du type Psy. J’espère que cela ne te dérange pas. »

Nathanaël la récupéra silencieusement, en lui accordant un dernier regard. Elle était chaude, agréable, bien loin de toute la colère qu’il avait pourtant senti le submerger quelques secondes auparavant. « Et comment je l’utiliserai ?
- Je demeure à l’orée de la forêt, tout près de votre point de rendez-vous précédent. Tu y viendras pour me rapporter le collier et, plus tard, pour apprendre à te servir de ta gemme Z. C’est entendu ?
- Ouais, ouais. Et en attendant, j’en fais quoi ?
- Garde-la à l’abri dans ton sac. Tu es le seul à pouvoir l’utiliser, mais il vaut mieux l’avoir à proximité au cas où. » Il hocha la tête en réponse et l’y mit, mais quand il leva la tête, le Lucario avait déjà disparu. C’était un véritable maître du camouflage et de la discrétion… Peut-être devrait-il lui demander des astuces pour des attaques surprise, au passage. En voyant que les deux explorateurs repartaient enfin, il recommença à les suivre.

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Quelques minutes supplémentaires de course suffirent à semer leur poursuivant et leur garantir une sécurité relative. Ils en profitèrent pour s'arrêter et reprendre leur souffle - enfin, pour Nathanaël, pour se libérer de l'emprise du Pandarbare qui l'avait tellement serré sous ses bras qu'il avait l'impression d'être passé du rouge au bleu tellement il avait souffert de l'asphyxie. « Bordel, vas-y moins fort quand tu m'attrapes comme ça ! » s'exclama-t-il en toussotant. « J'ai cru que j'allais claquer par ta faute, moi ! » L'autre lui répondit par un regard agacé, quand bien même il ne dit rien. Il interpréta cela comme un manque de caractère plutôt qu'un flegme tout à l'honneur de son collègue, et détourna le regard avec dédain.

Pour y rencontrer celui de la Luxio, apparemment furieuse. « Tu es celui qui a attiré ce Libégon sur nous ! Tu n'as certainement pas à te plaindre, nous aurions plutôt dû te laisser derrière !
- Je ne l'ai pas attiré, c'est lui qui m'a attaqué, » essaya de corriger Nathanaël, quand bien même cela signifiait exactement la même chose. Il ne supportait pas l'idée d'être accusé quand il ne se considérait pas comme responsable de la situation. « Vous étiez juste sur le chemin par hasard, » mentit-il alors. « Je vous ai croisés comme ça, je ne savais pas votre présence ici.
- Non seulement tu es de mauvaise foi, mais tu mens, en plus ! » s'écria-t-elle en réponse, excédée. « Tu nous penses peut-être aveugles et sourds ?! On a beau se disputer régulièrement, ça ne nous coupe pas totalement de l'extérieur... J'avais bien remarqué que tu nous suivais depuis un moment, et je suis certaine que Benji'... » Elle regarda le Pandarbare, qui paraissait sincèrement étonné, puis se reprit en fronçant les sourcils : « Ouais, non, oublie ce que je viens de dire. »

Nathanaël, incommodé d'avoir été démasqué -davantage parce qu'il ne pouvait plus se servir d'eux sans qu'ils ne le sachent que par honte-, essaya de se rattraper tant bien que mal : « Oui, bon, c'est vrai... mais j'avais pas envie d'y aller seul, en même temps. Vous imaginez, un explorateur jeune comme moi ? Galopa me pillerait en quinze secondes que j'aurais même pas le temps de hurler.
- Bah fallait pas t'engager sur une mission comme celle-là gamin, et encore moins en solo ! C'est ton souci !
- Vous êtes tous les deux en solo, je vous signale... et vous ne vous en sortez pas mieux. Surtout qu'en plus vous arrêtez pas de vous suivre, donc ça aide pas.
- Correction, nous travaillons ensemble pour cette mission. On se partage la prime.
- Vous coopérez en vous engueulant sans arrêt ? » Ils acquiescèrent. Il plissa les yeux, profondément blasé, puis reprit : « Au point où vous en êtes, vous cracheriez pas sur un peu d'aide supplémentaire, non ?
- Tu la vois où, l'aide ? Parce que si tu penses à toi, pas question. On se divise déjà bien trop la prime à mon goût.
- Au mien aussi, » glissa le Pandarbare dans un soupir.

Le Flamiaou hésita quelques instants, puis décida de prendre sur lui pour faire un grand sacrifice moral au nom de l'honneur et des dettes qu'il devait. « Je ne veux pas de la prime, » déclara-t-il. « Je veux juste récupérer un collier que le Galopa a volé à quelqu'un. C'est ma mission, en fait.
- T'as pas été sollicité par Ponchien ? » s'étonna la Luxio. « Enfin, c'est pas si étonnant. Certains clients demandent à ce qu'on se charge des voleurs juste pour leurs possessions, puis on les relâche.
- C'était exactement mon idée initiale. C'est pour ça que je vous suivais, » expliqua Nathanaël, qui devenait de plus en plus à l'aise avec ce mensonge qu'il inventait et construisait progressivement. « Je prenais juste ce que je voulais, puis je vous le laissais. Ni plus ni moins. Ça m'évitait de me le faire en solo et ça me permettait de gagner du temps, tant pour vous que pour moi.
- Je vois pas le gain de temps chez nous, » admit-t-elle, « mais on va faire ça. Tu nous suis. Mais tu arrêtes de piailler au moindre truc, ou je te censure en t'arrachant les cordes vocales.
- Dixit celle qui s'engueule sans arrêt avec son partenaire.
- Ta gueule. » Elle rajouta à voix basse, de façon à ce que le Pandarbare l'entende : « En plus ça l'est pas. »

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Leur discussion fut interrompue par l’arrivée de trois nouveaux Pokémon juste derrière eux ; ils semblaient avoir été poursuivis par le Libégon également. En voyant que d’autres se reposaient ici, ils se laissèrent retomber un peu, probablement convaincus d’être dans un endroit sécurisé. Le premier, qui était une sorte de grand oiseau gris et blanc avec une crête absolument affreuse, croâssa : « Maudit sauvage… J’ai bien cru qu’il ne nous lâcherait pas… » Il regarda son voisin, qui était une sorte de langouste bleue avec une pince gigantesque. « La prochaine fois, tu montes sur mon dos, pas question qu’on doive ralentir pour te garder…
- Vous avez une idée de ce qui a pu l’exciter ? » demanda le troisième, une sorte de dinosaure vert avec des pétales tout autour du cou. « Parce que pour qu’il soit aussi furax, quelqu’un a dû lui tailler la panse comme il faut…
- Aucune idée, il a commencé à m’attaquer d’un seul coup, » marmonna Nathanaël. « Je parie que le responsable a dû se tirer.
- Bah, au pire, ce n’est pas grave, » reprit le dinosaure. « Mais qu’est-ce que vous faites là, vous ? »

Le jeune explorateur allait répondre mais le Pandarbare le doubla : « Je vous retourne la question. » Sitôt, l’atmosphère parut se tendre et les trois nouveaux arrivants se firent plus sévères. « Vous pensiez pouvoir passer incognito ? Les criminels comme vous sont facilement reconnaissables, surtout par des explorateurs chevronnés, désolé de vous décevoir.
- Ce sont des criminels ?! » s’écria la Luxio. « Bordel, quelle prise ! » Elle se mit en position d’attaque, de l’électricité courant à travers toute sa fourrure. « Je sens qu’on va s’amuser ! ~
- Woh, non, eh ! » s’exclama Nathanaël, comprenant qu’il y allait avoir combat. « Je suis ici pour le Galopa, personne d’autre ! Pas question que je…
- De toute façon t’as pas le choix, ils foncent ! » le coupa le combattant, tandis que le grand oiseau prenait son envol pour entamer un piqué droit sur lui. Il bloqua l’attaque en saisissant son cou et le plantant au sol, interrompant ainsi son attaque. La Luxio attendit qu’il se retire pour déchaîner un grand éclair sur lui, le grillant sur place. Nathanaël recula, avant de voir que la langouste commençait à le bombarder à coup de pistolet aqueux ; il ne parvint à l’éviter et se retrouva complètement éclaboussé, poussant un grognement de douleur tandis que le froid de l’eau lui déchirait la peau. Rendu furieux par cette simple attaque, il décida arbitrairement de s’en prendre à la créature végétale, sachant qu’elle serait la plus affectée.

Il fit glisser sa langue le long de sa patte avant, sauta en direction de son adversaire désigné, et cracha un flot de flammes qui, se heurtant à la composition végétale du dinosaure, l’embrasa intégralement. Il hurla de souffrance tandis que Nathanaël entama une retaite rapide, esquivant la réplique de la langouste qui essayait de l’atteindre pour repousser au moins un de ses adversaires. Voyant ses deux alliés à terre, ce fut à son tour de tenter la fuite ; sans y parvenir, trop vite rattrapée par un long éclair qui la paralysa au sol. La Luxio, triomphante, bondit pour l’écraser du patte et lui asséner un choc supplémentaire grâce aux contact de ses griffes : « Bwahaha, trop facile !
- Parle pour toi, » grommela Nathanaël, trempé. « Je hais l’eau…
- Pas étonnant pour un Pokémon feu, » plaisanta le Pandarbare, ignorant que l’humain haïssait être rapproché des animaux, et s’étonnant donc de son agacement intensifié. Il continua autrement : « Attachons-les et appelons la Brigade pour les réceptionner. Ne perdons pas de temps sur notre mission actuelle plus que nécessaire... »

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La Luxio s’occupa de les paralyser à l’aide de ses pouvoirs électriques tandis que le Pandarbare les attachait solidement, s’assurant de les empêcher de pouvoir faire usage de leurs pouvoirs, griffes, ou n’importe quoi leur permettant de se libérer en leur absence. Puis il contacta les brigadiers afin de les prévenir de la capture de plusieurs criminels, et ils décidèrent de partager la prime pour chacun des trois présents, au grand plaisir de Nathanaël qui n’aurait certainement pas accepté le fait de ne rien avoir reçu pour les efforts donnés -quand bien même il n’avait concrètement pas fait grand-chose.

Aussitôt eut-il achevé son appel qu’un cri retentit dans la forêt, provoquant l’envol de nombreux Pokémon oiseaux. Le Pandarbare le reconnut et grogna : « C’est le Libégon, il vient vers nous.
- Ah non, on va pas se remettre à courir ! » râla Nathanaël. « En plus, si on se tire, les trois types vont pouvoir se libérer comme ils veulent et on aura perdu la prime !
- On n’a pas l’avantage du type, le bestiau va nous déchirer la gueule ! » rappela la Luxio, agacée par le tempérament borné de l’autre explorateur. « Si on reste là, on ne pourra pas tenir l’assaut ! J’ai pas envie de claquer, je vous laisse, vous vous gardez la prime, hein. Si vous survivez, on se rejoint plus loin ! » Sans plus de cérémonies, elle se replia dans la forêt, partant vers l’avant. Le Pandarbare échangea un regard lourd de sous-entendus avec Nathanaël, mais ce dernier le soutint sans sourciller. Il n’allait certainement pas abandonner face à une créature comme celle-ci, surtout pour fuir comme un lâche. Il était bien plus fort qu’un sauvage stupide, et il comptait bien le démontrer.

« Tu as un plan ? » demanda finalement son compagnon, exaspéré par le fait qu’il ne voulait pas non plus abandonner les brigands alors qu’ils avaient eu de la chance de tomber sur eux. « J’ai beau retourner le problème dans tous les sens…
- Laisse-moi deviner : les Libégon sont faibles face à la glace, je me trompe ?
- Oui, comme tous les Pokémon du genre. Mais aucun de nous deux n’a de pouvoirs dans ce domaine-là… Le feu ne lui fera rien, et la force brute lui fera tout au plus quelques hématomes vu la carapace.
- Aucun de nous deux, ouais… Mais la langouste, là.
- Le Flingouste ? Pas impossible. Mais pourquoi il accepterait de nous aider ? » Nathanaël, pour répondre à sa question, fila près du criminel attaché et lui glissa une griffe sous la gorge. Ce dernier, s’éveillant par instinct pour répondre à la menace, se trouva cependant bien terrifié en réalisant qu’il était paralysé, attaché, et sur le point de se faire taillader la gorge. Il avait eu une idée tout simplement brillante, bien que profondément immorale.

Le Flamiaou se pencha près de ce qui s’approchait le plus d’une oreille. « Faisons un deal. T’as bien des pouvoirs de glace, pas vrai ? Le Libégon va pas tarder à arriver. Je vise avec ta pince et tu tires un rayon gelé, ou un truc du genre. En échange je promets de pas t’égorger.
- M-m-mais, » bégaya-t-il, affolé, « T’es un explorateur ! T’as pas le droit, et puis… les autres te dénonceront !
- Ils sont inconscients et t’as été le dernier mis à terre. Je peux faire passer ça pour de la légitime défense en combat… Tu sais ce qu’on dit. En ville, un explorateur peut choisir de maîtriser son adversaire s'il le souhaite. Dans les tréfonds d'un donjon, quand tu es seul et acculé, tu n'as plus cette opportunité... » Le Flingouste hocha la tête gentiment, évitant la griffe sous sa gorge, et Nathanaël libéra et saisit fermement sa pince la plus grosse avec sa patte libre. Comme ça, s’il tentait de lui faire un sale coup, il avait toujours la possibilité de « rompre le contrat » lui aussi. Le Pandarbare, comprenant ce qu’il planifiait de faire, se frappa les poings et se prépara à jouer le rôle de l’appât, se mettant au centre de la clairière.

Il fallait simplement espérer que tout se passe comme prévu, maintenant.

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'PNJ' :

Le Libégon surgit des arbres et s’élança immédiatement sur le Pandarbare, dans l’objectif de le planter au sol. Il para l’assaut d’un coup d’avant-bras mais se retrouva forcé de reculer. Nathanaël essayait de viser la créature, sans y parvenir ; le Flingouste se laissait faire docilement, mais il ne parvenait tout simplement pas à avoir un angle valable. Il craignait trop d’atteindre son camarade explorateur par accident, et donc retourner l’assaut contre lui, ce qui mettrait tout leur plan en déroute. En d’autres conditions, il aurait pris le risque de l’atteindre, mais il ne pouvait ici pas se le permettre.

Le Pandarbare repoussait fièrement les assauts du Libégon, qui commençait à utiliser ses pouvoirs pour faire trembler la terre ou renforcer ses coups. Il encaissait les offensives sans paraître faiblir, mais Nathanaël le voyait devenir de plus en plus lent et perdre en puissance de réflexe. C’est pas le moment de temporiser, imbécile ! pensa-t-il en grognant. Si ça continue tu vas te faire toucher et… Sa réflexion fut entravée par la réalisation de l’objectif de son camarade : freiner suffisamment pour lui donner plus d’angles de visée. C’était risqué mais pas si stupide que ça en avait l’air.

Il fit une pression de la griffe au niveau de la gorge du Flingouste et le tir de glace partit aussitôt, comme s’il maniait un long sniper. La lance de glace fendit l’air pour atteindre l’aile droite du Libégon et la geler en intégralité, interrompant son vol et le faisant rouler au sol en secouant la terre dans le même mouvement. Le Pandarbare saisit cette occasion pour charger un puissant coup de poing qu’il asséna droit dans sa tête, le sonnant suffisamment pour permettre une autre série de tirs de la part du Flingouste manié par Nathanaël.

Bientôt, la créature perdit conscience, partiellement gelée et souffrant de plusieurs hématomes. La stratégie du Flamiaou avait merveilleusement bien fonctionné. Il rattacha le Flingouste gentiment, le remercia de sa coopération et trottina jusqu’au Pandarbare pour lui demander s’il allait bien, et ce qu’ils feraient de ce sauvage-là. « La Brigade le récupérera aussi au passage, il est beaucoup trop dangereux pour le laisser en liberté. Ils s’occuperont de le garder sous clef.
- Tu sais où est partie la Luxio, d’ailleurs ?
- Aucune idée, et je m’en fous. Elle nous a lâché, elle assume. Si elle se fait piller par le Galopa, elle assumera... » Il serra les liens autour des pattes du Libégon tout en continuant : « … aussi ! Je m’en fous.
- Juste une question… pourquoi vous pouvez pas vous saquer, au juste ? C’est pas que j’en aie quelque chose à faire, mais ça me rend curieux, quand même.
- Initialement on bossait à deux, en fait. Mais la traîtresse a volé tout notre pognon une nuit et s’est tirée pour se taper un bad trip, et elle a jamais assumé. Cette incapable prétendait avoir poursuivi le voleur, mais vu comment elle était allumée, je me demande si elle se poursuivait pas elle-même.
- Et t’as jamais su où était passé l’argent ?
- Jamais. On a formé deux équipes distinctes parce que je l’ai virée, mais elle me suit partout où je vais depuis. T’avais pas remarqué ? C’est elle qui me suivait à travers la forêt, pas l’inverse. Si on bossait ensemble sur ce coup, c’est juste parce qu’il fallait quelqu’un pour jouer l’appât et elle remplissait le rôle vu qu’elle était la plus rapide. »

C’est bien pour ça que j’aurai jamais de partenaire, soupira intérieurement Nathanaël. Même quand tu leur fais confiance, ils finissent par te trahir. Les Pokémon n’ont aucune valeur.

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Le temps de leurs fouilles et de leurs tentatives de trouver une piste laissa à Nathanaël celui de réfléchir aux événements arrivés un peu plus tôt avec le Lucario -Zed, si sa mémoire était correcte. Il ne savait pas vraiment s'il pouvait faire confiance à une personne qu'il avait seulement rencontrée au moment où celle-ci était venue l'aborder, mais il n'avait pas spécifiquement d'autre choix, et n'y perdait pas grand-chose au final. Il avait examiné la pierre un peu plus en détail et n'avait pas trouvé quoi que ce soit dessus. Il était impossible de savoir comment en faire usage ; peut-être même s'était-il fait avoir, et n'avait-elle aucune valeur. Mais une fois de plus, il n'avait aucun risque de perdre quoi que ce soit dans une telle situation.

Cependant, il ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi le Lucario était-il venu l'aborder spécifiquement -bien entendu, parce qu'il possédait la pierre, mais pourquoi avoir pris le risque de conclure un marché avec un inconnu restait une question essentielle. Après tout, Nathanaël aurait tout à fait pu s'en aller sans jamais rapporter le collier, et garder la pierre pour lui seul. Mais il avait sans doute dû installer une quelconque sécurité grâce à ses pouvoirs, peut-être même ne l'avait-il pas activée ou entièrement achevée, et ne le ferait-il que s'il récupérait le bijou comme prévu.

Ce fut à peu près à ce moment de sa réflexion qu'ils rencontrèrent de nouveau la Luxio, qui paraissait les avoir attendu patiemment quelques mètres plus loin. Elle souriait, ou tout du moins leur adressait une mimique qui s'y apparentait et que Nathanaël associa automatiquement. "Alors, comment ça s'est passé avec le Libégon ?
- Pas eu besoin de toi. On s'est partagé la prime." Elle baissa les yeux et fixa les poings du Pandarbare. Nathanaël remarqua à cet instant qu'ils étaient ensanglantés à force d'avoir paré les attaques. Visiblement, il n'avait pas tenu ni à les bander ni à le dire. "Quoi ? C'est bon, c'est rien, j'ai l'habitude.
- Tu vas te choper une infection à ce rythme. Approche.
- Non.
- Tu t'asseois ici ou je te paralyse de force pour te soigner, c'est bien clair ?" Nathanaël reconnut la bêtise du Pandarbare. C'était le meilleur moyen pour tomber malade et se retrouver à claquer comme un con. Même si s'arrêter une fois de plus l'agaçait, il devait avouer qu'il en avait bien besoin -ne serait-ce que pour être apte à correctement combattre le Galopa une fois qu'ils le trouveraient.

"Tu ne les soignes jamais, tes poings. Tu vas finir par perdre des doigts. Ce serait la loose pour un musicien, même aussi mauvais que toi.
- Pour l'énième fois...
- C'est bon, c'est bon, désolée, va," fit-elle en commençant à désinfecter les plaies avec un jus de baies qu'elle avait ramené dans son sac. "T'as vraiment aucun humour...
- Parle pour toi. Tu confonds la plaisanterie et le sarcasme.
- Le sarcasme est l'humour des esprits élevés," répliqua-t-elle en riant. "N'est-ce pas, monsieur je fais toujours la gueule ?" Son regard n'indiquait pas si elle s'adressait au Pandarbare ou à Nathanaël, aussi ce dernier détourna-t-il le regard.

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Ils ne tardèrent pas à reprendre leur route, au grand soulagement de Nathanaël qui voyait le soleil se déplacer dans le ciel à une vitesse un peu trop élevée à son goût. Il savait que s'ils ne trouvaient pas le Galopa avant la fin de la journée, ils seraient forcés de faire demi-tour, et ils ne pouvaient tout simplement pas se le permettre. Il n'avait pas envie de recommencer une seconde fois la fouille de cette maudite forêt, où tout se ressemblait beaucoup trop pour que l'on y détecte un quelconque schéma.

Finalement, comme pour tenter de tromper l'ennui, la discussion entamée reprit, relancé par une pique de la Luxio : "J'arrive toujours pas à croire que tu continues de jouer au Ice & Fantasies après tout ce qui s'y est passé.
- Pourquoi t'es obligée de relancer ce genre de conversation quand on est en mission et qu'on a totalement autre chose à faire, au juste ?
- Parce que tu préfères le silence, peut-être ?" Un regard lui enseigna que non. Nathanaël, agacé par leurs conversations profondément futiles, avait arrêté d'écouter. "Non, je sais bien que tu n'es pas comme ça. Tu as beau m'avoir chassée, tu veux toujours m'entendre, et je le sais. ~
- Ecoute, c'est pas parce qu'on a dit qu'on arrêtait de s'engueuler le temps de la mission que ça te donne le droit de dire tout et n'importe quoi. Ferme-la et bosse.
- Oh, mais je travaille, tu sais. Mais ça ne veut pas dire que je ne vais pas te parler, parce qu'on a plein de choses à se dire.
- Cette conversation est creuse au possible et n'a strictement aucune utilité." C'était presque comme si les pensées de Nathanaël étaient retranscrites par le Pandarbare, maintenant. Il regarda la Luxio, qui avait les yeux luisants, fixés sur un point lointain pendant qu'elle écoutait le Pandarbare. "Tu m'expliques pourquoi tu t'acharnes à...?
- T'es juste con comme tes pattes si t'es pas capable de comprendre ce qui se passe.
- Hein ? Tu... Mais putain, je fais un effort pour éviter de lancer les hostilités, et t'es obligée de m'insulter ?! Mais bordel ! Je suis persuadé que tu t'es allumé une feuille de Myrte pendant que tu nous attendais...
- Peut-être," fit-elle d'une voix chantante, le regard toujours fixe. "Mais dans tous les cas, c'est pas pire que toi qui t'enfile les bouteilles quand on te regarde pas. C'est le célibat qui te fait ça ? T'avais qu'à pas me chasser pour une raison injuste."

Attends, ces deux couillons étaient ensemble ?! s'étonna Nathanaël, qui avait un peu plus entendu qu'il ne l'aurait aimé. Il comprenait un peu mieux qu'ils n'arrivent plus à se supporter, maintenant, mais... Un Pandarbare et une Luxio, est-ce que ça pouvait... Non, non, mieux ne valait pas pousser cette réflexion plus loin ou il risquait de le regretter. Ce qui intriguait davantage le Flamiaou, par contre, c'était le regard fixe de la Pokémon pendant qu'elle parlait, et son ton extrêmement calme. C'était presque comme si elle était concentrée sur autre chose et qu'elle le taclait mécaniquement ; ça ne ressemblait pas aux précédents conflits tant c'était forcé.

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'PNJ' :

Le Pandarbare s'était interposé entre elle et son chemin, complètement excédée par l'attitude de la Luxio. Nathanaël s'arrêta en soupirant pendant qu'il reprenait. "Putain de merde, je fais des efforts pour toi, je décide qu'on se taclera pas pendant la mission parce que sinon on n'y arrivera jamais, et c'est bon, c'est mort, t'as absolument besoin de te foutre de ma gueule ! C'est moi la victime dans cette histoire, pas toi, alors arrête de..." Il vit qu'elle remuait la gueule sans rien dire, la regarda, écarquilla les yeux, mais continua, d'un ton plus calme : "... arrête de toujours vouloir me pourrir la vie ! Tu veux peut-être que j'attrape un arbre et que je le balance dans ta gueule ?!
- Ca fonctionnera jamais contre moi, gros con," fit la Luxio, toujours statique. Nathanaël comprit que quelque chose n'allait pas. "T'auras peut-être plus de chances de m'atteindre si tu me balances le chat à la gueule, lui au moins je l'exploserai pas à l'impact !
- M'incluez pas dans votre conflit à la con !" s'écria le Flamiaou en s'approchant, commençant à s'énerver lui aussi, même si la situation prenait un tournant bizarre. "Je vous permets pas de...
- L'avantage de l'autre enflammé c'est que lui il me lâchera pas tant que tu m'auras pas rattrapé, avec ses griffes. Où que j'aille, tu pourras toujours me retrouver." Etonnamment, le Pandarbare parut être d'accord. Nathanaël, comprenant que la situation allait dégénérer, commença à faire quelques pas en arrière, prêt à prendre la fuite. Il n'était pas un projectile qu'on pouvait s'amuser à balancer à tout va, et il n'allait donc pas se laisser faire par deux imbéciles incapables de se contrôler.

Nathanaël se mit en tête de s'éloigner, mais d'un mouvement de patte le Pandarbare le rattrapa par la peau du cou. Il poussa un miaulement affolé tandis qu'il quittait le sol, commençant à charger une attaque enflammée pour se libérer tandis que les deux autres continuaient leur conversation. Le Pandarbare reprit : "On commence quand tu veux." Un silence suivit et un lueur se refléta dans le bois tandis que le Flamiaou était secoué dans les airs. "Je suis bon joueur, je ne t'attaquerai que quand tu le voudras.
- Prépare-toi," fit-elle en se préparant à bondir, chargeant de l'électricité à travers sa fourrure. Nathanaël, lui, avait son regard posé sur la lueur, commençant à comprendre ce que la Luxio avait vu grâce à ses yeux lumineux et qu'eux n'avaient pas remarqué. "Ca ne saurait tarder."

Ce qui se passa ensuite fut si rapide qu'il se laissa plus porter par les événements qu'autre chose ; en un instant, une silhouette avait bondi des fourrés, enflammant l'environnement comme une feuille de papier emportée par une tornade de feu, métamorphosant l'environnement en un tout nouveau lieu de roche et de cendres, et avait transpercé le Pandarbare avec sa corne. Celui-ci, d'un mouvement de patte, avait jeté Nathanaël sur le dos de la créature, qui avait poussé un hennissement de douleur tandis qu'il y plantait ses griffes par réflexe. La Luxio essaya de l'arrêter en l'électrifiant, mais elle esquiva, se saisit du sac de l'explorateur blessé, et s'enfuit en galopant à travers le champ de roche qui semblait presque suivre ses pas.

Les pensées de Nathanaël s'enchaînèrent plus vite que le bruit des sabots un peu plus bas sous lui ; il était en réalité sur le dos du Galopa, accroché en position de cavalier, et il s'enfuyait avec lui. Mais le véritable problème se trouvait dans le fait qu'il fonçait droit vers l'inconnu, et qu'il allait sans doute chercher à se débarrasser du Flamiaou dès qu'il en aurait l'occasion. Mentalement, il maudit le Pandarbare et la Luxio de ne pas lui avoir expliqué leur plan de piéger le Galopa en l'utilisant, puis chercha une solution. Il devait faire vite avant d'être trop éloigné.

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'PNJ' :

Il s'accrochait de toutes ses forces au Galopa, qui se ruait et se secouait dans tous les sens pour tenter de le décrocher de son col. Ses griffes profondément plantées dans la chair du cheval de feu, il sentait sa prise lentement se décrocher malgré tout. Le paysage n'était plus devenu qu'un mélange informe de roche calcinée et d'arbres brûlés ; c'était comme s'il était dans un tout autre lieu désormais. La chaleur était affreuse même pour lui, et il avait un horrible mal de crâne qui venait s'ajouter à tout cela.

Il décida de passer à la vitesse supérieure lui aussi ; il asséna morsure sur morsure pour déranger le criminel au maximum, le griffant de long en large dans les mêmes mouvements afin d'espérer pouvoir le faire tomber. Le Galopa, par fatigue, finit par ralentir, et commença à s'ébrouer pour repousser Nathanaël de toutes les façons possibles. Il se frotta même contre un arbre brûlé afin de pouvoir le décrocher de son dos, mais rien n'y fit. L'explorateur y demeurait savamment accroché, et plus le temps passait et moins il avait de mal pour cela.

Le voleur, en désespoir de cause, se laissa tomber sur le sol et commença à se rouler au sol, écrasant Nathanaël sous son poids et le coinçant entre la pierre et les os. Il poussa des cris de douleur pendant qu'il se faisait broyer, mais ne parvenait pas à se résoudre à lâcher le Galopa malgré tout. Il avait terriblement mal, il aurait tout fait pour que cette véritable torture cesse ; mais il ne voulait pas non plus lâcher sa prise, admettre qu'il était plus faible que ce maudit criminel, et juste se rendre à l'évidence qu'il ne pouvait pas le vaincre.

Finalement, il fut contraint de le lâcher pour éviter qu'une de ses pattes ne finisse par casser ; meurtri et gravement entaillé par le sol, il se redressa et, sous l'effet de l'adrénaline et d'une idée soudaine, contourna le Galopa pour lui lacérer les pattes avant au niveau des tendons d'un puissant coup de griffe. La créature, en retour, lui asséna un puissant coup de sabots qui l'envoya droit dans un arbre, mais elle ne pouvait désormais plus fuir. Elle profita du fait que Nathanaël était sonné pour fouiller le sac du Pandarbare et en tirer des bandages, qui lui permirent de se bandager son hémorragie nouvelle.

Il attendit quelques instants, que sa tête arrête de tourner, pour se redresser et s'approcher de nouveau du Galopa, tremblant. Celui-ci, réellement excédé par l'explorateur, était parvenu à se remettre à quatre pattes. Nathanaël cracha un peu de sang, qu'il essuya d'un revers de queue, et s'élança sur son adversaire pour commencer à lui mordre et tailler le col, espérant ainsi l'affaiblir suffisamment pour que le Pandarbare et la Luxio parviennent à le rattraper. Le Galopa, avisé, fit volte-face et lui asséna un double-coup de sabots qui l'envoya rouler sur la roche.

Puis il s'approcha, et lui envoya un nouveau coup de sabots en plein visage. Nathanaël, gravement blessé, le vit attraper son sac, impuissant, et se prépara à partir.

J'ai échoué...?

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